L’automne : une saison parfaite pour rouler en vélo de montagne

Pour bon nombre de cyclistes, l’automne est la meilleure saison pour pratiquer le vélo de montagne. En savoir plus sur l’équipement conseillé, la conduite en sentier et l’entretien du vélo.

Pour bon nombre de cyclistes, l’automne est la meilleure saison pour pratiquer le vélo de montagne. Les journées de canicule ont laissé place aux températures plus tempérées, propices aux efforts intenses. Les moustiques ont cessé de harasser les cyclistes en tourbillonnant autour d’eux durant les pauses et il semble y avoir un peu moins de fréquentation dans les sentiers. Les arbres, s’étant parés de teintes éclatantes, ont commencé à se dépouiller et embaument l’air d’un parfum qui ravive les souvenirs d’enfance.

De façon générale, il n’est pas recommandé de rouler dans les sentiers lorsque ceux-ci sont mous ou boueux, car cela augmente l’érosion et la charge de travail des équipes ou bénévoles qui en font l’entretien. Bon nombre de sites avisent quand les sentiers sont fermés.

Cependant, il est possible, voire quasi inévitable, que vous croisiez de la boue dans certaines sections. Dans ce cas, il est préférable de rouler dedans plutôt que de la contourner, ce qui contribuerait à élargir le sentier.

Bien que l’activité en elle-même demeure pratiquement inchangée, certains éléments seront à prendre en considération si vous souhaitez vous assurer d’une belle journée.

Équipement

Pneus

Sur le vélo, portez une attention particulière aux pneus. Les sentiers, si bien conçus soient-ils, contiennent parfois un peu de boue, il faut donc prévoir des pneus légèrement plus agressif (plus de crampons ou crampons de plus grande taille, sans tomber dans l’excès) qui offriront une traction supérieure en terrain humide comme en virage. Si vous ne changez pas les pneus, pensez à adapter votre conduite dans les pentes et les courbes! N’oubliez pas que, peu importe la qualité des pneus, aucun ne peut assurer une traction optimale sur un lit de feuilles mortes!

Garde-boue

Certains ajoutent un garde-boue à l’avant ou à l’arrière du vélo. Ceux-ci sont facultatifs et visent principalement à protéger les yeux de la boue projetée par les pneus, pouvant causer une perte d’attention ou de vision en pleine action. Le port de lunettes de protection est recommandé en tout temps et pourra, dans la majorité des situations, remplacer le garde-boue.

Habillement

L’automne, les écarts de température sont plus grands entre les différents moments de la journée et ils sont encore davantage affectés par l’ombre et l’humidité dans la forêt. Prévoyez des couches de vêtements permettant d’ajuster votre protection selon la durée de la randonnée. Plusieurs options sont offertes, en cas de doute n’hésitez pas à questionner amis et adeptes ou encore les employés d’une boutique. Souvenez-vous que chacun a ses recettes et que l’essentiel est de se sentir à l’aise.

Le plus important est de couvrir les extrémités (tête, mains, pieds) et d’y aller selon vos préférences pour le reste du corps. Emportez des options dans votre sac à dos, particulièrement lors de longues sorties.

Aussi, comme la nuit tombe rapidement, il est recommandé de porter des couleurs vives pour aider vos compatriotes à vous voir… et vous éviter!

La conduite

Comme mentionné dans la section portant sur les pneus, il vous faudra adapter votre conduite aux terrains glissants ou instables. Voici quelques situations où vous devrez être particulièrement alerte :

Virages

Que ce soit sur un virage à plat ou en dévers (berm), adaptez votre conduite alors que les conditions ne sont pas optimales, que ce soit à cause de la pluie, de la boue ou des feuilles. Réduisez votre vitesse à l’approche du virage et évitez les changements de direction brusques ou un freinage trop appuyé.

Freinage et surfaces glissantes

Dans toutes conditions où la traction ne semble pas optimale, pas de coups de freins brusques afin de ne pas déraper. Rappelez-vous également que les conséquences d’un dérapage de la roue avant sont assurément plus grandes que la roue arrière – déplacez donc votre poids en conséquence.

Les ponts de bois, les racines et les roches pourraient être plus glissants qu’en été alors qu’ils sont recouverts de boue, d’eau, de rosée ou encore de feuilles. Faites attention à ne pas faire de mouvements brusques ou d’appliquer les freins trop fortement afin de ne pas déraper et tomber.

Sécurité avant tout

Dans certains sentiers, on racle ou souffle les feuilles, dans d’autres, non. Lorsque le sentier est maculé de feuilles, on ne voit souvent pas les obstacles qu’il recèle. Il faut alors redoubler de prudence!

En tout temps, il est recommandé de circuler en groupe d’au moins deux personnes et plus dans les sentiers. C’est encore plus vrai si votre sortie risque de se terminer une fois la nuit tombée. Aussi, avisez quelqu’un de votre itinéraire et de votre horaire… et n’oubliez pas de les aviser une fois rentrés!

éclairage requis

Rouler la nuit

Alors que les journées se font de plus en plus courtes, il est possible que vous soyez contraints d’avoir recours à de l’éclairage afin de pouvoir faire ou terminer votre randonnée en toute sécurité. Il est également fort probable que vous découvrirez une toute nouvelle expérience : rouler en pleine noirceur est une expérience surréelle à laquelle plusieurs prennent goût dès la première fois. Le rayon de diffusion des systèmes d’éclairages est souvent plutôt aigu, ce qui crée un effet de tunnel en limitant la vision périphérique.

On concentre alors notre attention sur le sentier droit devant soi et l’on tente de deviner ce qui se trouve devant la zone éclairée. La perte de vision due au rétrécissement de la vision périphérique ainsi que la portée limitée de l’éclairage donnent l’impression qu’on roule plus rapidement et rend la négociation des sentiers sinueux et des courbes plus difficile, ce qui augmente artificiellement le niveau de difficulté du sentier.

Aussi, l’orientation de l’éclairage peut contribuer à cacher certaines irrégularités du sentier. Par exemple, une pente abrupte ainsi que les zones derrière les rochers ou obstacles seront cachés car la lumière sera masquée par l’obstacle. Il est suggéré d’adopter une position neutre (coudes et genous fléchis, avant-bras relaxes mais la poigne ferme sur le guidon) sur le vélo et de demeurer aux aguets, afin d’avoir une marge de manœuvre suffisante pour effectuer des mouvements rapides en franchissant un obstacle qui se serait révélé à la dernière minute.

Pour toutes ces raisons, il est suggéré de rouler dans des sentiers de calibre moins difficile que ce à quoi on s’attaquerait de jour.

Éclairage

Une chose à savoir pour l’éclairage : privilégiez une lampe principale d’une puissance suffisante. Voyez le test de VéloMag de quelques modèles d’éclairage, réalisé en 2013. Gardez en tête que plus vous roulez vite, plus vous aurez besoin d’un éclairage puissant pour compenser. Une capacité dépassant les 500 lumens, particulièrement si vous utilisez une seule lampe, est fortement recommandée.

Feu avant

Nous préférons la fixation au casque, car la lumière suivra le regard du cycliste en tout temps, alors qu’une lumière fixée au guidon éclaire droit devant. Aussi, s’il est impossible de fixer la lumière au centre du guidon (directement sur la potence), il y aura forcément un côté où l’angle de l’éclairage sera réduit, les virages de ce côté se feront donc dans le noir, ce qui peut être fâcheux.

Certains iront cependant jusqu’à installer une lampe au guidon pour éclairer le sentier et une sur le casque pour pouvoir voir plus loin dans les virages. Pour le modèle fixé au guidon, assurez-vous qu’il tienne fermement, car les vibrations du sentier auront tôt fait de le déplacer – vous serez alors temporairement aveugle.

Certains systèmes ont des piles intégrées, d’autres ont des blocs-piles rechargeables qui seront connectés par un câble d’alimentation et pourront être attachés au cadre du vélo ou mis dans le sac à dos. Dans le deuxième cas, portez une attention particulière au câble d’alimentation afin qu’il n’entrave pas vos mouvements ou qu’il ne risque pas de se déconnecter.

Feu arrière

Un feu rouge, installé sur la tige de selle, aidera le cycliste qui vous suit à bien vous situer et éviter un contact entre sa roue avant et votre roue arrière. Un modèle de base, léger et peu couteux fera amplement l’affaire. Votre compagnon vous remerciera de ne pas utiliser un modèle trop puissant, qui pourrait l’éblouir et nuire à sa conduite.

Feu d'urgence

Comme tout peut arriver, prévoyez une lumière de rechange, au cas où la batterie de votre éclairage principal viendrait à s’épuiser. Un mauvais choix à une intersection peut signifier un long détour dans les sentiers, et sous le couvert forestier, la lune ne vous sera pas d’une grande utilité une fois vos piles épuisées!

Il est possible d'ajouter des protections pour les suspensions, les avis des adeptes étant divisés sur leur utilité. Celles-ci ne remplaceront cependant pas un lavage consciencieux.

Entretien du vélo

Malgré toutes vos précautions, vous avez peut-être traversé quelques flaques de boue lors de votre sortie, et personne ne vous en tiendra rigueur. Il est donc utile de savoir comment entretenir son vélo, sur place ou à votre retour à la maison.

 

 

Durant la sortie

La boue peut causer des dommages aux pièces mobiles du vélo (suspensions, freins, transmission). Lors de la sortie, il est recommandé d’enlever le gros de celle-ci lorsque c’est possible. Le jet concentré d’un bidon d’eau représente la meilleure façon de procéder durant la sortie et réduira l’usure due au frottement si la boue s’est accumulée sur les pièces mobiles, en particulier la cassette, les freins et la suspension.

Après la sortie

Plusieurs techniques sont utilisées pour nettoyer les vélos embourbés :

  • Utiliser les lave-vélos à l’entrée des sentiers, lorsque ceux-ci sont offerts (et toujours en fonction)
  • Laisser sécher la boue et l’enlever avec brosses et chiffons
  • Utiliser une laveuse à pression
  • Utiliser des produits nettoyants spécialisés

Afin de ne pas aider la boue à entrer là où elle n’est pas la bienvenue, éviter de diriger le jet des laveuses à pression ou encore l’application de pression directe (avec une brosse ou chiffon) sur les joints d’étanchéité des suspensions. Afin d’éviter que des contaminants ne pénètrent la barrière que ceux-ci représentent, il est conseillé d’y aller doucement. Cette précaution réduira l’impact du lavage de votre vélo. N’oubliez pas de lubrifier les pièces qui en ont besoin après le lavage.

Il est possible d’ajouter des protections pour les suspensions, les avis des adeptes étant divisés sur leur utilité. Celles-ci ne remplaceront cependant pas un lavage consciencieux.

Gel et dégel des sentiers

Certains adeptes iront même jusqu’à pousser l’audace à rouler jusqu’aux premières neiges, le caractère des boisés changeant avec le temps. Pour ceux-ci, quelques avertissements s’imposent afin que personne ne souffre de leur ténacité!

Il n’est pas recommandé de rouler sur les sentiers suivant les premières gelées. En effet, lorsque le gel s’installe, souvent les sentiers sont gorgés d’eau. Le sol semble dur, mais en réalité il n’est gelé qu’en surface et il est encore mou et vulnérable. Rouler dans ces conditions peut créer des ornières et faire remonter l’eau, causant des dommages à la surface de roulement. Ces ornières, après avoir séché, causeront des maux de tête aux équipes d’entretien. Même un fatbike aura un impact sur ce type de sol – profitez donc de ces journées pour entretenir les sentiers!

Consultez le Guide de la pratique responsable pour davantage de conseils sur la conduite en sentiers, et bonne sortie!

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