Réparer les ruptures urbaines : le cas de la dalle-parc de l’échangeur Turcot

Suzanne Lareau
Le 1 avril 2017

Les grands boulevards, les autoroutes, les gares de triage représentent souvent des ruptures urbaines difficiles et souvent même impossibles à franchir à pied ou à vélo. Lorsque se prépare un projet de réfection d’envergure pour ce type d’infrastructure, pourquoi ne pas en profiter justement pour réparer les erreurs du passé?

C’est ce qui était prévu avec la réfection, à Montréal, de l’échangeur Turcot, le plus important chantier d’infrastructures de transport actuellement mené par le gouvernement du Québec. La dalle-parc, sorte de viaduc verdi, prévu initialement dans les plans, permettait de rétablir un lien piéton et cyclable, sécuritaire et agréable, entre les quartiers situés de part et d’autre de l’emprise autoroutière : l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de Grâce, au nord de la falaise Saint-Jacques, et le quartier Ville-Émard dans l’arrondissement du Sud-Ouest. La dalle-parc ne fait maintenant plus partie des plans.

Cette histoire se passe à Montréal, mais pourrait très bien se dérouler ailleurs, où un pont ou une voie rapide est reconstruit ou reconfiguré. On peut être d’accord ou non avec ces grands projets, mais l’idée ici est qu’il est essentiel de profiter systématiquement de tout chantier routier pour voir comment rétablir la connexion perdue, à pied et à vélo entre des quartiers, des arrondissements, des municipalités voisines.

Le coût de réfection de Turcot et de ses approches dépasse les 4 milliards de dollars. Lors des évaluations initiales, la construction de la dalle-parc était évaluée à environ 40 M$, soit 1 % du budget total. Quand on sait qu’en 2017, les cinq plus importantes villes du Québec investiront à elles seules plus de 30 M$ pour aménager des infrastructures cyclables, cela sans compter certains travaux majeurs inhabituels[1], la réintégration de la dalle-parc dans le projet Turcot est une exigence fort raisonnable.

D’ici le 15 mai, signez la pétition demandant au premier ministre Philippe Couillard de maintenir la dalle-parc promise par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports dans le projet Turcot.

Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale

[1] Vélo Québec. Tiré du commentaire de Vélo Québec dans le cadre des consultations prébudgétaires du Québec, 2017.

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