L’écosystème de la mobilité : gagnant pour tous

Suzanne Lareau
Le 30 septembre 2020

Le mois de septembre a été fertile en incohérences : certains commerçants ont désigné les nouvelles pistes cyclables comme un obstacle aux affaires, des citoyens montréalais ont vu des travaux de voies cyclables partout, alors que la majorité de ceux-ci n’avaient aucun rapport avec le vélo et « les maudits cyclistes à qui l’on accorde trop d’espace » sont devenus le bouc émissaire de l’amalgame « travaux, trafic, congestion ». Vous dire comment j’ai trouvé ce débat de société désolant est un euphémisme. J’avais l’impression de retourner 30 ans en arrière alors que les progrès vélo s’obtenaient à l’arraché.

Et les faits?

L’espace

À Montréal, 78% de l’espace rue est destiné à la voiture (stationnement et circulation) 20% aux piétons et 1,5% au vélo. (source : Polytechnique Montréal).

La congestion : une question de nombre de voitures

En 20 ans, au Québec, il s’est ajouté 1,75 million de voitures sur nos routes et dans nos villes (Statistique Canada). Comme la moitié du Québec réside dans la grande région métropolitaine, imaginez la pression sur l’agglomération! Les rues de certaines villes, dont Montréal, ont atteint un niveau de saturation que le moindre obstacle sur la chaussée transforme en congestion, et ce, bien avant la création de pistes cyclables aménagées en 2020.

La ville de demain

La ville résiliente et efficiente des années 2020-30 offrira à ses résidents, travailleurs et touristes une panoplie de moyens de déplacement afin de réduire la pression de l’auto solo, le nombre moyen de personnes par voiture étant de 1,2 dans le grand Montréal. Si l’on jumèle les coûts de la congestion à notre responsabilité d’agir afin de limiter le réchauffement du climat, nous voilà devant l’évidence que l’avenir des villes passe par plus de transport collectif et de voies cyclables et moins de voitures. Ce n’est pas idéologique, c’est mathématique, ça ne rentre plus!

En réduisant la place de la voiture en ville grâce aux autres offres de mobilité, leur nombre diminuera et laissera plus de place à ceux et celles qui n’ont pas le choix d’utiliser un véhicule motorisé pour se déplacer (ex. : livreurs, travailleurs de certains secteurs d’emploi, personnes âgées ou à mobilité restreinte, etc.)

La mobilité efficiente et durable des villes passe par un écosystème de transport facilitant les déplacements à pied, à vélo et en transport collectif, bref une solution gagnante pour l’ensemble de la communauté, incluant ceux et celles qui doivent se déplacer en voiture.

Suzanne Lareau
présidente-directrice générale

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