Montréal, le jeudi 22 mai 2025 – Alors que le bilan routier 2024 présenté par la SAAQ se veut globalement stable, Vélo Québec s’inquiète de la hausse préoccupante du nombre de cyclistes victimes de collisions. En 2024, 13 cyclistes ont perdu la vie sur les routes du Québec, soit deux de plus qu’en 2023. Quant aux blessures graves, elles sont également en hausse de 24,6 % par rapport à la moyenne des 5 années précédentes, poursuivant une tendance inquiétante amorcée au cours des deux dernières années.
Ces données contrastent avec les progrès réalisés au fil des décennies : selon les données de L’État du vélo 2020, la sécurité des cyclistes s’est généralement améliorée, et ce, malgré une augmentation constante du nombre de cyclistes et du volume de circulation automobile. Cette inversion récente de tendance mérite d’être comprise.
Un angle mort dans les données : les VAE à mieux encadrer
Vélo Québec pose aujourd’hui la question : cette recrudescence des collisions pourrait-elle être liée à la popularité croissante du vélo à assistance électrique (VAE) ? Or, il est actuellement impossible de le savoir : la définition officielle du VAE, toujours en attente d’actualisation par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), ne permet pas de distinguer les collisions impliquant des VAE de ceux impliquant des vélos traditionnels.
« Rouler à vélo est-il vraiment devenu plus dangereux ? Nous ne le croyons pas, mais nous avons besoin de mieux comprendre si l’adoption du VAE par une part croissante de la population peut expliquer une partie du phénomène. Pour ce faire, il faut pouvoir distinguer les collisions impliquant un VAE. Nous demandons donc au MTMD d’accélérer ses travaux de redéfinition du VAE, en s’appuyant sur les recommandations que nous avons émises à l’automne 2024 », déclare Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec.
Sécuriser les routes à haute vitesse : une priorité
Par ailleurs, le bilan routier 2024 révèle qu’environ la moitié des décès de cyclistes sont survenus sur des routes où la limite de vitesse est de 90 km/h ou plus. Cette donnée rappelle l’importance de sécuriser les axes routiers les plus à risque, y compris en milieu rural.
Vélo Québec réitère donc sa recommandation que soient systématiquement pris en compte les besoins des piétons et cyclistes sur les projets de réfection, d’amélioration ou de développement du réseau routier sous la responsabilité du MTMD, selon le principe de rue complète, comme mis de l’avant dans son récent commentaire dans le cadre des consultations sur la Stratégie nationale de prévention en santé 2025.
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