Chemin Camillien-Houde : revenons à l’esprit de Olmsted

Suzanne Lareau
Le 1 novembre 2017

Le décès du jeune Clément Ouimet, le 4 octobre dernier, a ébranlé toute la communauté du vélo à Montréal et à travers le Québec. La manœuvre illégale d’un automobiliste, à l’origine de la collision fatale, a suscité un débat sur le fait que le chemin Camillien-Houde est devenu une véritable autoroute en pleine ville et, par surcroît, dans un parc que Montréal souhaiterait voir inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Avec près de 12 000 véhicules qui empruntent le chemin Camillien-Houde quotidiennement, la plupart pour passer d’un secteur à l’autre de la ville, nous sommes bien loin de l’esprit de Frederick Law Olmsted, concepteur du parc du mont Royal en 1874, convaincu de la fonction thérapeutique de la nature sur l’humain.

L’idée de restreindre et même faire cesser la circulation de transit sur le chemin Camillien-Houde ne date pas d’hier. Dans les années 1950, une firme new-yorkaise chargée de moderniser les installations du parc avait émis un bémol concernant l’accès en auto à la montagne. En 1990, sous Jean Doré, une consultation publique sur la mise en valeur du mont Royal avait fait ressortir l’importance de tenir sur la montagne des activités compatibles avec son milieu naturel. Il avait alors aussi été recommandé que la circulation de transit sur les voies Camillien-Houde et Remembrance soit interrompue par l’aménagement de deux « boucles terminales distinctes » sur le sommet de la montagne, en permettant bien sûr un accès libre aux bus et véhicules d’urgence.

Cela fait plusieurs années que nous faisons valoir à la Ville de Montréal que l’autoroute Camillien-Houde n’a plus sa raison d’être. Que la montagne est un lieu unique pour l’entraînement et la mise en forme des cyclistes de tous les calibres, une illustration magnifique du Montréal, physiquement active! À cet égard, nous avons semé l’idée des Cyclovia sur la montagne il y a plusieurs années auprès des élus qui se sont succédé au comité exécutif. Aujourd’hui, nous demandons à l’administration montréalaise, au lendemain de l’élection, de mettre fin à la circulation de transit sur Camillien-Houde et de moderniser l’accès au mont Royal en transport collectif afin que nous revenions, dès le printemps 2018, à l’esprit de Frederick Law Olmsted. La quiétude sur la montagne et la sécurité de ses usagers doivent devenir une priorité.

Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale

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