Le Grand Tour Desjardins : un tournant dans l’évolution du cyclotourisme au Québec

Le 1 août 2017

 

 

 

Dans l’évolution phénoménale du cyclotourisme au Québec ce dernier quart de siècle, la création du Grand Tour Desjardins en 1994 apparaît aujourd’hui comme un tournant. Inspiré du Great Victorian Bike Ride en Australie, fondé en 1984, et du Cycle Oregon aux États-Unis, en 1988, le premier Grand Tour espérait amener 1000 personnes à vélo sur nos routes pendant une semaine.

 

Pour l’équipe de Vélo Québec, ce projet comportait son lot de défis, à la fois logistiques — Comment bien manger à 1000? Où dormir et se laver? — et bien sûr commerciaux — Y avait-il autant de gens prêts à rouler quotidiennement entre 90 et 140 km, où le principal hébergement était en camping?

 

La réponse fut spectaculaire! Pas moins de 1150 places se sont envolées en cinq semaines et, le matin du 6 août 1994, la joyeuse caravane quittait Montréal pour s’arrêter successivement à Joliette, Trois-Rivières, Québec, Thetford Mines, Victoriaville et Tracy, avant de rentrer au parc La Fontaine le 13 août, jour d’inauguration de la Maison des cyclistes.

 

Parmi les participants, dont les deux tiers roulaient en vélo de montagne, le couple Sainte-Marie et leurs enfants Anne-Sophie, 4 ans, et Thomas-Alexandre, 7 ans, sont rapidement devenus la coqueluche du tour. Ils ont même été applaudis après avoir complété l’étape Trois-Rivières–Québec en onze heures, Thomas-Alexandre ayant roulé les 130 km!

 

Et tandis que le beau temps était de la partie, avec une seule averse le dernier jour à 16 h, et que tout se déroulait sans anicroche, le journaliste Pierre Foglia, amoureux du vélo et grand habitué du Tour de France, a pédalé l’événement et signé une chronique quotidienne dans La Presse, dépeignant cette vie de vélo-vacances dans le style inimitable qu’on lui connaît : « Les deux tiers des participants ne sont pas en forme. La moitié roulent sur des vélos moumounes. Mais ils vont au bout. Au bout de quoi? Eux seuls le savent. Au bout de leur petit désert personnel. […] Le Grand Tour confirme ce dont je me doute depuis longtemps. Le désert n’est pas un espace géographique. Et l’aventure est au bout de soi. Merci Suzanne. »

 

Avec le succès du premier Grand Tour, Vélo Québec souhaite poursuivre le développement du cyclotourisme et lance en 1995 une agence de voyages, qui deviendra rapidement une référence dans son domaine. Ainsi en 1996 sont créés le Tour des Cantons, qui comptera à deux reprises quelque 800 participants, de même que la toujours populaire Petite Aventure, qui s’adresse à toute la famille et réunit chaque été environ 1600 personnes, dont le tiers a moins de 18 ans.

 

En 2011, le Grand Tour s’adjoint Desjardins comme commanditaire et réunit dorénavant entre 1400 et 1800 participants qui, année après année, parcourent les routes du Québec, avec parfois des incursions en Ontario, au Nouveau-Brunswick et dans les États du Vermont et de New York. L’édition 2017 visitera du 5 au 11 août la belle région de Chaudière-Appalaches.

 

En plus de marquer un tournant dans l’évolution du cyclotourisme, le Grand Tour Desjardins a favorisé la démocratisation du vélo de route au Québec. Depuis, de nombreux événements cyclistes d’un jour ou plus sont apparus et ce type de vélo est entré dans toutes les boutiques. Et le vélo de montagne est retourné à son sentier!

 

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