Vélo d’hiver : Vélo Québec acteur et témoin d’une évolution

Le 1 décembre 2017

Au fil des décennies, Vélo Québec a été acteur et témoin de la formidable évolution qu’a connue le vélo d’hiver. Si aujourd’hui à Montréal 10 % des cyclistes roulent quotidiennement à l’année et que des happenings comme Vélo sous zéro suscitent l’engouement, le fait demeure que le vélo d’hiver est un sujet qui passionne les cyclistes, tout comme leurs détracteurs, depuis fort longtemps. En mars 1978, à l’époque où la pratique se limitait aux livreurs de dépanneurs en triporteur et à quelques irréductibles à deux-roues surnommés hurluberlus, la une de Cyclo-nouvelles – qui deviendra Vélo Mag – titrait « Passer l’hiver », nous incitant à « savoir profiter du merveilleux climat dont jouit le Québec » grâce à des conseils sur l’habillement et la mécanique.

 

À Montréal, un coup d’œil sur l’histoire récente nous permet de dégager plusieurs actions marquantes dans l’évolution du vélo d’hiver, certaines ayant connu plus de succès que d’autres. En 2006, la Ville a prolongé la saison des pistes cyclables d’un mois, faisant passer leur date d’ouverture du 15 au 1er avril et leur date de fermeture du 1er au 15 novembre. En 2007, la Ville présentait également son Plan de transport (adopté en 2008), où était annoncée la mise en place d’un Réseau blanc. On parlait alors de 63 km de voies cyclables entretenues en hiver, chiffre qui en 2012-2013 n’avait toujours pas été atteint. En 2008, le cycliste et photographe François Démontagne lançait la page Facebook Vélo d’hiver Montréal, laquelle allait devenir incontournable en 2013 pour ses débats et discussions. En 2013 toujours, Vélo Québec présentait à la Ville de Montréal un Catalogue d’idées et de bonnes pratiques pour faciliter l’usage du vélo quatre saisons, tandis qu’en Finlande voyaient le jour le Winter Cycling Congress et la Winter Cycling Federation sous l’impulsion de Timo Perälä.

 

En février 2014, on a pu constater à quel point le vélo d’hiver avait gagné en popularité à Montréal avec la présentation par Vélo Québec, en partenariat avec ENvironnement JEUnesse, du happening Vélo sous zéro, sorte de Tour de l’Île à échelle réduite au parcours de 15 km. Les 500 places offertes gratuitement se sont alors envolées en une semaine et lors de l’événement, l’enthousiasme et les sourires des participants ne laissaient aucun doute quant à leur plaisir d’être là. Vélo sous zéro sera de nouveau présenté en 2015 et 2016, cette fois-ci par une température absolument glaciale. En 2017, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal et du 50e de Vélo Québec, ce joyeux rassemblement a été présenté en soirée sous l’appellation Lune d’hiver à vélo et venait conclure en beauté la présentation chez nous de la 5e édition du Congrès Vélo d’hiver de la Winter Cycling Federation. Cet événement a affiché complet et remporté un franc succès auprès de quelque 400 participants venus de 9 pays, 11 États américains et 8 provinces canadiennes.

 

Si le vélo d’hiver en milieu urbain a gagné en popularité ces dernières années, que dire du fatbike, qui dans les centres de vélo de montagne et de ski a connu un essor spectaculaire! En 2014, 12 centres proposaient environ 60 km de sentiers; en 2017, pas moins de 64 centres proposaient environ 950 km de sentiers! Grâce à beaucoup de créativité, une forte présence dans les médias, des événements comme Le Grand Fat Tour, les premiers Championnats québécois ainsi qu’une bonification et professionnalisation constante de l’offre, le fatbike, qui s’adressait d’abord à une clientèle d’experts et de cyclistes endurcis, a su en quatre ans rallier jusqu’aux familles et enfants. Le magazine Vélo Mag y a consacré sa une et un dossier étoffé dans son édition de l’hiver 2016. Vélo Québec met aussi à la disposition des adeptes un répertoire des sentiers, classifiés en fonction de leur degré de difficulté, et des boutiques offrant la location.

 

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a même emboîté le pas en offrant en 2017 dans quatre de ses parcs des sentiers de fatbike et de la location en plus de tenir des événements ponctuels dans quatre autres. La Sépaq avait présenté ce projet lors du Congrès Vélo d’hiver, dont la programmation proposait pour la première fois des ateliers axés sur le développement du fatbike.

 

Quel est l’avenir du vélo d’hiver? À Montréal, la volonté de la Ville est de garder le réseau cyclable ouvert et entretenu, ce qui fait appel à la bonne collaboration des arrondissements, tandis que BIXI étudie la possibilité de rouler pendant douze mois. Quant au trophée tant convoité par les cyclistes – un pont Jacques-Cartier accessible aux vélos à l’année –, la Société des Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI) procédera à l’hiver 2017-2018 à une série de tests qui suscitent les espoirs chez des hurluberlus toujours plus nombreux.

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