Faire du vélo un moyen de transport

Le 1 octobre 2017

Aujourd’hui, des milliers de Québécois utilisent chaque jour le vélo comme principal moyen de déplacement vers le travail et l’école, pour les courses et les sorties. Cette réalité résulte de nombreuses années d’efforts afin que le vélo soit reconnu comme un véritable moyen de transport. Ainsi, après avoir fait la promotion du vélo en tant que véhicule cyclotouristique et récréationnel, après avoir mené des combats pour obtenir des voies cyclables et l’accès au métro, Vélo Québec a développé au début des années 1990 et plus intensivement au début des années 2000 des projets pour promouvoir l’usage du vélo à des fins de transport.

 

Déjà en septembre 1992, dans le cadre de la Conférence Vélo Mondiale tenue à Montréal, l’Opération Dring Dring proposait aux gens d’aller travailler à vélo. L’événement sera repris, notamment de 2000 à 2002 sous l’appellation Jour V, puis étalera ses activités sur une année entière à compter de 2003, dorénavant sous le nom d’Opération vélo-boulot. Celle-ci jouera un rôle majeur auprès du grand public et des entreprises dans le choix du vélo comme moyen de transport. Annuellement, l’équipe de l’OVB a rejoint des centaines d’entreprises – avec un pic de 1800 en 2011 –, donné une trentaine d’ateliers et causeries en milieu de travail, en plus d’effectuer une vingtaine de visites d’expertise pour évaluer les besoins en stationnement à vélo. Chaque début juin, la journée vélo-boulot, présentée au centre-ville pendant le Festival Go vélo Montréal, remporte également un franc succès de participation.

 

Si l’Opération vélo-boulot s’adresse aux adultes, le programme À pied, à vélo, ville active – d’abord connu sous l’appellation Mon école à pied, à vélo – vise avant tout les enfants. Et pour cause! Si en 1970, environ 8 élèves sur 10 marchaient ou pédalaient pour se rendre à l’école, au tournant 2000, ils n’étaient plus que 3 sur 10 à le faire. Certaines écoles interdisaient même aux élèves de se déplacer à vélo, jugeant l’expérience trop dangereuse! En réponse à ces interdictions aberrantes, le programme connaîtra un bel essor, proposant une diminution de la circulation automobile près des écoles ainsi qu’un accès sécuritaire pour les piétons et cyclistes aux abords de celles-ci, produisant également des plans de déplacement scolaires et des rapports d’expertise en stationnement pour vélos. Depuis 2005, À pied, à vélo, ville active a été déployé dans plus de 1300 écoles primaires et secondaires dans 17 régions administratives du Québec, rejoignant plus de 700 000 jeunes et leurs parents. Résultats : une augmentation des déplacements à pied, à vélo variant de 4 à 18 % dès la première année d’implantation du programme.

 

Selon Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec, tous ces efforts ont lentement mais sûrement porté fruits : « Vers 2007-2008, on a soudainement senti un boom à Montréal, une augmentation des cyclistes urbains au quotidien. Aux heures de pointe, les pistes cyclables sont devenues fort achalandées. » Phénomène accentué en 2009 avec l’entrée en scène du populaire Bixi, venu en quelque sorte confirmer le statut de Montréal : une ville où l’on se déplace à deux-roues. Autre signe des temps, à l’automne 2013, les quatre partis montréalais en lice aux élections municipales ont tous pris part à un débat portant sur la place du vélo dans notre société.

 

Et pour poursuivre la réflexion davantage, Vélo Québec a organisé en juin 2010 et septembre 2015 deux colloques consacrés au transport actif, où des professionnels de l’aménagement urbain et du transport, des intervenants du milieu de la santé publique et du milieu scolaire, des représentants du monde municipal, des chercheurs universitaires, consultants et citoyens engagés, cyclistes ou non, ont partagé leurs approches et leurs expériences.

 

C’est lors du colloque de 2015 qu’a été lancé le Mouvement vélosympathique qui, lui, encourage les collectivités et les organisations à faire du vélo une réelle option en matière de transport et de loisirs pour tous. Il leur propose des outils et un service de soutien pour atteindre ces objectifs, et reconnaît les actions prises en accordant une certification de niveau bronze, argent, or, platine ou diamant aux collectivités et organisations favorisant la pratique du vélo. Les premières certifications ont été attribuées en mai 2016.

 

Certes, il reste encore bien du travail pour faire du vélo le moyen de transport du plus grand nombre. À cet égard, l’augmentation souhaitée des déplacements, tout spécialement en milieu urbain, restera intimement liée au développement d’infrastructures adéquates, efficaces et sécuritaires.

×