Une campagne de Vélo Québec pour informer et responsabiliser.
Avec le soutien du Gouvernement du Québec, dans le cadre du Fonds de la Sécurité routière.
Lorsqu’on navigue les rues à deux roues, on sait que notre sécurité repose en partie entre les mains d’autres usagers de la route plus gros, plus rapides, plus dangereux que nous. On connaît bien ce sentiment d’insécurité : il peut même nous faire renoncer à enfourcher notre vélo.
Mais réfléchit-on assez aux impacts de nos propres comportements à vélo? À la sécurité – réelle et perçue – d’usagers encore moins protégés et plus vulnérables que nous?
Une philosophie : le principe de prudence
LE SAVIEZ-VOUS?
Depuis 2018, le Code de la sécurité routière comprend, dans son préambule, un principe de prudence, qui énonce que :
« Tout usager de la route est tenu, surtout à l’égard de celui qui est plus vulnérable que lui, d’agir avec prudence et respect lorsqu’il circule sur un chemin public. […] »
Respecter les usagers vulnérables, à vélo, c’est notamment :
Ne pas circuler sur les trottoirs et autres espaces réservés aux piétons, sauf lorsque la signalisation l’autorise. Dans un tel cas, réduire sa vitesse et accorder la priorité aux piétons.
Dans les espaces partagés (pistes multifonctionnelles, sentiers polyvalents), réduire sa vitesse et signaler sa présence pour éviter de surprendre les piétons. Pas de clochette? Usez simplement de votre voix pour vous manifester!
Le Code de la sécurité routière interdit aux cyclistes de circuler sur les trottoirs :
« 492.1. Le cycliste ne peut circuler sur un trottoir, sauf en cas de nécessité ou à moins que la signalisation ne le prescrive ou ne le permette. Il doit alors circuler à une vitesse raisonnable et prudente et accorder la priorité aux piétons. »
Une attention particulière envers les plus vulnérables
Veiller aux plus vulnérables, c’est aussi tenir compte des usagers aux besoins particuliers : les enfants aux comportements imprévisibles, les aîné·es plus fragiles, les personnes aveugles ou malvoyantes qui peinent à détecter notre présence, les personnes malentendantes qu’on pourrait prendre par surprise, ou toute autre personne avec des limitations fonctionnelles.
TÉMOIGNAGE
« On ne vous voit pas et on a du mal à vous entendre, surtout quand c’est plus bruyant. On ne sait donc pas quand vous êtes là ou quand vous arrivez. »
Nathalie Chartrand, personne aveugle se déplaçant avec un chien-guide et membre du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM).
LE SAVIEZ-VOUS?
Ce symbole signale une personne malentendante.
En l’approchant, redoublez de vigilance et prévoyez un espace de dépassement accru.
Pour plus d’informations et vous procurer une plaque pour cycliste malentendant, consultez le site web d’Audition Québec.
5 situations où la priorité des piétons prime
AU PASSAGE POUR PIÉTONS
Message clé : « À vélo, je m’arrête dès qu’un piéton s’apprête à traverser au passage pour piétons ou à une intersection. »
Au Québec, il existe deux types de passages pour piétons :
Les passages contrôlés par un arrêt ou un feu de circulation, accompagnés d’un marquage au sol sous forme de lignes blanches parallèles ou de blocs blancs;
LE SAVIEZ-VOUS?
Depuis 2018, le Code de la sécurité routière autorise les cyclistes à traverser lors de la la phase piétonne des feux de circulation, à condition de s’immobiliser au préalable, et de céder la priorité aux piétons :
« 359. À moins d’une signalisation contraire, face à un feu rouge, le conducteur d’un véhicule routier ou le cycliste doit immobiliser son véhicule avant le passage pour piétons ou la ligne d’arrêt […].
Malgré le premier alinéa et à moins d’une signalisation contraire, le cycliste qui fait face à un feu pour piétons à un feu rouge peut poursuivre sa route. Il doit toutefois s’immobiliser avant le passage pour piétons ou la ligne d’arrêt […] et s’assurer qu’il peut effectuer sa manœuvre sans danger. Il doit alors circuler à une vitesse raisonnable et prudente et accorder la priorité aux piétons. […] »
Les passages non contrôlés, sans feux ni arrêts obligatoires, où automobilistes et cyclistes sont tenus de s’immobiliser dès lors qu’un piéton s’apprête à traverser.
LE SAVIEZ-VOUS?
Le Code de la sécurité routière stipule que cyclistes, comme automobilistes, doivent s’immobiliser et céder le passage dès lors qu’un piéton manifeste son intention de traverser :
« 410. Lorsqu’un piéton s’engage ou manifeste son intention de s’engager dans un passage pour piétons, le conducteur d’un véhicule routier doit immobiliser son véhicule pour lui permettre de traverser. À un tel passage, le cycliste doit également accorder la priorité aux piétons. »
Dans les deux cas, à vélo, on doit s’immobiliser et attendre que le piéton ait pu compléter sa traversée. Il ne faut jamais présumer qu’on aura le temps de passer devant ou derrière un piéton en anticipant sa trajectoire : celle-ci peut être imprévisible, et personne n’apprécie de se faire frôler!
À L’ARRÊT D’AUTOBUS
Message clé : « À vélo, je m’immobilise dès l’autobus arrêté, puis je laisse monter et descendre les passagers. »
Depuis quelques années, les infrastructures cyclables ont été améliorées pour réduire les risques de conflits et de collisions entre cyclistes et autobus sur les rues comprenant à la fois une voie cyclable et un circuit d’autobus.
Alors qu’auparavant les voies cyclables disparaissaient aux abords des arrêts pour permettre aux autobus de se rabattre le long du trottoir, des « arrêts de bus flottants » universellement accessibles sont désormais aménagés.
Source : fiche élaborée par l’OPCM en collaboration avec le Comité consultatif en accessibilité universelle (CCAU) et la STM.
À de tels arrêts d’autobus, les passagers doivent traverser la piste cyclable, qui est rehaussée au niveau du trottoir, afin d’embarquer à bord des autobus ou en descendre.
À l’approche de ces arrêts, les cyclistes doivent donc redoubler de vigilance, ralentir et se tenir prêts à s’immobiliser pour céder le passage aux usagers du transport en commun.
FACE À UN AUTOBUS SCOLAIRE
Message clé : « À vélo, je m’immobilise à plus de 5 mètres d’un autobus scolaire dont le panneau d’arrêt est déployé. »
Lorsqu’un autobus scolaire s’immobilise, déploie son panneau d’arrêt et active ses feux clignotants, c’est clair : un enfant s’apprête à monter à bord du bus ou à en descendre.
TÉMOIGNAGE
« Il faut comprendre que les enfants sont très imprévisibles; ils ont tellement hâte de voir leurs parents, c’est difficile de les retenir. On fait notre possible pour tout vérifier avant d’ouvrir la porte de notre autobus, mais les cyclistes doivent vraiment s’arrêter pour laisser les enfants débarquer en toute sécurité. »
– Danny Martel, conductrice d’autobus, Transco
Ce qui devrait être une simple règle de courtoisie et de bon sens pour les cyclistes est désormais inscrit noir sur blanc : même à vélo, on est tenu de s’arrêter à plus de 5 mètres de l’autobus dans une telle situation.
LE SAVIEZ-VOUS?
Depuis 2018, le Code de la sécurité routière précise les obligations du cycliste :
« 460. Le conducteur d’un véhicule routier ou un cycliste qui approche d’un autobus ou minibus affecté au transport d’écoliers dont les feux rouges intermittents sont en marche ou lorsqu’il est fait usage de son signal d’arrêt obligatoire doit immobiliser son véhicule à plus de 5 mètres de l’autobus ou du minibus et ne peut le croiser ou le dépasser que lorsque les feux rouges intermittents sont éteints et le signal d’arrêt obligatoire escamoté, et qu’après s’être assuré qu’il peut le faire sans danger.
Le premier alinéa ne s’applique pas à un conducteur d’un véhicule routier et à un cycliste lorsqu’ils croisent un autobus ou un minibus affecté au transport d’écoliers sur une chaussée adjacente séparée par un terre-plein ou un autre dispositif physique surélevé. »
FACE À UN BRIGADIER SCOLAIRE
Message clé : « À vélo, je m’arrête quand le panneau d’arrêt du brigadier est levé. »
Lorsqu’un·e brigadier·ère s’avance dans une intersection avec son panneau d’arrêt levé, le signal est clair : un enfant ou une petite famille s’apprête à traverser. Ce n’est surtout pas le moment d’accélérer pour passer en avant ou en arrière d’eux; les enfants peuvent être si imprévisibles!
TÉMOIGNAGE
« En tant que brigadier scolaire, je suis chaque jour témoin de comportements à risque de la part de certains cyclistes dans nos zones scolaires. il n’y a aucun mérite à faire du slalom entre les parents et les enfants. C’est non seulement dangereux, mais cela génère un stress inutile pour tout le monde. Pensez aux personnes âgées, aux parents avec leurs poussettes, aux enfants qui commencent tout juste à apprendre à faire du vélo.
Il ne s’agit pas seulement de sécurité — même si celle des piétons et de nos élèves devrait suffire à nous faire arrêter. C’est aussi une question de courtoisie et de vivre-ensemble. Lorsque des cyclistes ne ralentissent pas aux arrêts, quel exemple donnent-ils aux jeunes du quartier? Savoir s’arrêter, c’est plus profond qu’on ne le pense. C’est un geste simple, mais porteur de sens. Dans une société qui valorise la vitesse, chacun·e, à sa manière, peut contribuer à faire de nos quartiers des lieux plus sûrs, plus conviviaux, plus humains. »
– Malcom, brigadier scolaire, cinéaste et peintre
Obéir à l’arrêt obligatoire d’un·e brigadier·ère, ce n’est pas seulement faire preuve de courtoisie : c’est une obligation.
LE SAVIEZ-VOUS?
Les instructions des brigadiers ont préséance sur la signalisation et ce, pour tous les usagers de la route :
« 311. Lorsque la circulation est dirigée par un agent de la paix, un brigadier scolaire ou un signaleur chargé de diriger la circulation lors de travaux, d’événements exceptionnels, d’épreuves ou de compétitions sportives, toute personne doit, malgré une signalisation contraire, obéir à leurs ordres et signaux. »
SUR UNE RUE COMMERCIALE PIÉTONNISÉE AUTORISANT LES CYCLISTES
Message clé : « À vélo, sur une rue commerciale piétonnisée autorisant les cyclistes, je roule à vitesse du pas et je garde mes distances. Au besoin, je débarque de mon vélo et je marche. »
En saison estivale, un nombre croissant de rues commerciales deviennent piétonnes, pour le plus grand plaisir des citoyen·nes qui y déambulent et profitent des terrasses. Sur certaines rues, les cyclistes sont tenus de débarquer de leur vélo.
LE SAVIEZ-VOUS?
Le cercle vert sur ce panneau indique une obligation : celle de débarquer de son vélo.
Plusieurs rues piétonnes affichent une telle obligation. Dans un tel cas, pas le choix : on marche à côté de son vélo.
D’autres rues tolèrent la présence des cyclistes, à condition qu’ils adaptent leur vitesse à celle des piétons et leur laissent amplement d’espace. Et lorsque la foule des promeneurs se fait trop dense, on fait preuve de bon sens : on débarque de son vélo et on marche à côté, pour le confort et la sécurité de tous.
TÉMOIGNAGE
« Nous sommes d’avis qu’une rue piétonne est un espace collectif destiné à l’ensemble des usagers et c’est dans cet esprit de cohabitation que l’avenue du Mont-Royal accueille les cyclistes tout en rappelant que les piétons et les personnes à limitations fonctionnelles restent prioritaires. »
– Claude Rainville, Directeur général, Société de développement de l’Avenue du Mont-Royal
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