Vélo Québec commente le projet de loi 165 modifiant le CSR : Mieux protéger les cyclistes tout en favorisant la pratique

Le 6 février 2018

Montréal, le 6 février 2018 – C’est aujourd’hui que Vélo Québec présente sa position sur le projet de loi 165 modifiant le Code de la sécurité routière (CSR) devant les membres de la Commission des transports et de l’environnement, à l’Assemblée nationale.

Vélo Québec y va d’une analyse exhaustive du projet de loi qui souligne plusieurs bonnes idées, mais propose aussi au législateur, avec des suggestions très concrètes, des avenues plus ambitieuses qui vont au-delà d’un simple rattrapage de la réalité de nos rues et nos routes.

D’entrée de jeu, Vélo Québec présente quelques faits :

  • Le Québec pédale de plus en plus, malgré le vieillissement de sa population et compte aujourd’hui 4,2 millions de cyclistes, dont 2,7 millions qui en font chaque semaine;
  • 40 % des cyclistes se servent du vélo comme moyen de transport, cette proportion étant de 55 % à Montréal, Québec, Sherbrooke et Longueuil;
  • Le bilan routier chez les cyclistes s’améliore, mais les gains sont fragiles. L’augmentation du nombre de véhicules à moteur et leur poids, de même que la distraction au volant sont pointés du doigt.

Dans son mémoire, Vélo Québec salue certains ajouts que propose le projet de loi :

  • Le principe de prudence, qui établit une responsabilité accrue envers les plus vulnérables
  • Les nouveaux espaces partagés que sont la vélorue et la rue partagée

 

 

En contrepartie, Vélo Québec fait plusieurs suggestions pour remettre les piétons et les cyclistes au cœur du nouveau Code:

 

La clarification du principe de prudence

Celui-ci ne doit pas créer de fausse équivalence de responsabilités ni exiger des usagers vulnérables de multiplier les précautions. En particulier, le CSR ne peut faire reposer sur eux la responsabilité d’être vus.

Vélorues et rues partagées

La priorité piétonne et cycliste doit être affirmée encore davantage que spécifié dans le projet de loi et de façon systématique dans ces deux types d’environnement. L’automobiliste qui y circule est en quelques sorte un « invité ».

Les sanctions – selon la dangerosité

Le projet de loi 165 met fin à une iniquité longtemps décriée, en abolissant les points d’inaptitude remis pour certaines infractions à vélo. En revanche, l’augmentation des amendes est salée! Vélo Québec continue de plaider pour des sanctions proportionnelles au danger pour autrui et demande de revoir les sanctions à la baisse, pour les ramener dans une fourchette de 30$ à 50$.

Donner une longueur d’avance pour offrir plus de sécurité

Le nouveau CSR doit reconnaître les situations les plus à risque pour les cyclistes, et ne pas hésiter à leur offrir une longueur d’avance aux intersections. Afin d’éviter les angles morts, en particulier ceux des véhicules lourds, nous réitérons que les cyclistes devraient pouvoir profiter des phases exclusives offertes par les feux piétons pour quitter les intersections, et pouvoir effectuer des virages à droite aux feux rouges, même sur l’île de Montréal. Leur fluidité s’en trouverait également améliorée, ce qui serait cohérent avec les efforts de promotion de la mobilité durable et de l’activité physique! Nous proposons également que les cyclistes puissent traiter les arrêts comme des cédez-le-passage, une pratique courante, sans risque et adaptée à leur réalité.

L’analyse de Vélo Québec présentée aujourd’hui à l’Assemblée nationale propose une série d’ajustements et de nuances qui assurent encore plus de cohérence entre la volonté de mieux protéger les plus vulnérables  et les façons concrètes de le faire.

À propos de Vélo Québec

Fondé en 1967, Vélo Québec a pour mission de promouvoir et développer la pratique du vélo. Son expertise est aujourd’hui reconnue à travers la communauté cycliste internationale.

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Source
Stéphanie Couillard
Conseillère, relations de presse
Vélo Québec
514 521-8356, poste 358
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